À une époque où les lieux de rencontre se raréfient, notre village peut encore compter sur un point de rassemblement : la supérette Louis Delhaize.

Reprise en 2023 par Lucas Dumont, alors âgé de 20 ans et fraîchement diplômé en comptabilité, elle est vite devenue un véritable lieu de vie. Les habitants s’y croisent en fin de journée, les travailleurs s’y arrêtent pour un sandwich ou un plat traiteur. Et toujours, un sourire, un échange.

C’est la première expérience professionnelle de Lucas. Soutenu par ses parents commerçants, il se lance sans hésiter : un crédit, un rachat de fonds de commerce, et le voilà propriétaire. « Travailler pour un patron ? Très peu pour moi ! ». Il veut gérer, innover, faire vivre le lieu.

Sous sa direction, l’offre s’est élargie : rayon fruits et légumes repensé, service traiteur renforcé, produits locaux mis en avant…

Plus de rayons vides : tout est pensé pour satisfaire la clientèle.

« Mon but, c’est que le magasin soit toujours plein. J’ai eu des pertes au début, mais j’y ai cru. Aujourd’hui, ça porte ses fruits », explique-t-il.

En tant que franchisé, Lucas achète la majorité de ses produits via Louis Delhaize, mais il garde une liberté pour intégrer des références locales ou non répertoriées. C’est ainsi que les produits locaux ont envahi les étagères.

Dernière idée : un rayon de bières atypiques à l’entrée. « Il fallait oser, mais ça fonctionne. Ça ajoute un plus au magasin. »

Ce qu’il préfère ? « Le contact humain, bien sûr, et tester de nouveaux produits. Pas l’administratif ! », plaisante-t-il.

Lucas incarne un commerce ancré dans la vie locale.

À peine un client entre-t-il qu’il l’accueille par une blague ou un mot gentil.

« Je connais presque tout le monde, et pourtant je ne suis là que depuis deux ans. Mais je vois entre 350 et 450 personnes par jour, ça aide. »

Chaque occasion est bonne pour créer du lien, comme la fête organisée pour célébrer la première année du restaurant « Belga l’Est ».

« J’essaye de m’impliquer dans ce village. Je suis tombé amoureux de ma clientèle. Ce village, je l’adore. J’aimerais même y habiter un jour », confie-t-il.

Malgré les défis, Lucas continue d’améliorer son commerce, pas à pas.

Il emploie trois personnes, dont deux de Bousval, et mise sur une équipe jeune pour garder une ambiance dynamique.

Son rêve ? « Ouvrir d’autres magasins, voire lancer ma propre bière avec une brasserie. » Dans un monde où les espaces de socialisation se font rares, la supérette Louis Delhaize de Bousval montre qu’un petit commerce peut encore créer du lien. Grâce à Lucas et son équipe, on peut toujours « se croiser sans rendez-vous ».