IXe siècle

En 869

Le territoire de Bousval appartient à l’abbaye de Lobbes.

Un nommé Boson fait don à l’abbaye d’un domaine. Pour commémorer sa mémoire, il fut donné à ce domaine le nom de vallée de Boson, Bosonis Vallis, Bousval.

Nouvelles conclusions sur le nom de Bousval

Le Cercle d’Histoire et d’Archéologie du Pays de Genappe (CHAPG) nous a fourni quelques compléments à propos de l’article paru dans le Bousvalien sur l’origine de l’appellation de la paroisse (Saint-Barthélemy) et du toponyme « Bousval ».

Blason de Bousval

Le terme « Bousval » n’a aucun rapport avec l’agriculture, ni avec les « bœufs », explications qui avaient cours avant les travaux de M. Devroey (ULB) sur l’histoire de l’abbaye de Lobbes.

En décryptant et éditant le polyptyque (liste des biens) de l’abbaye de Lobbes, M. Devroey y a trouvé la mention la plus ancienne de « Bousval », en 868-869, sous la forme de « Bosonis vallis » c’est-à-dire la « vallée de Boson ».

Le terme « vallis » s’applique évidemment parfaitement à Bousval, mais l’identification du propriétaire ou, plus vraisemblablement, du donateur Boson reste énigmatique.

De fortes présomptions surgissent cependant quant à l’attribution au beau-frère de Charles-le-Chauve, Boson, dans le contexte de délimitations et de propriétés territoriales très mouvantes de la division de l’empire de Charlemagne entre le traité de Verdun de 843 et celui de Meerssen de 870.

Gaston Braive, in Le Bousvalien – février 2012.

En savoir plus :

  • J.P. Devroey, Le Polyptique et les listes de biens de l’abbaye Saint-Pierre à Lobbes (IXe et XIe), Bruxelles, 1986.

X et XIe siècle

La dédicace de l’église de Bousval à saint Barthélemy est en elle-même significative quant à la date de la construction de l’église ou de l’établissement de la paroisse, car le culte de saint Barthélemy ne se répandit dans nos régions qu’au XIe siècle, à l’époque des croisades, lorsqu’on découvrit les reliques de l’apôtre, authentiques ou issues du marché des reliques créé au Moyen-Orient, à Chypre.

La formation d’une communauté villageoise à Bousval date vraisemblablement de la fin du Xe siècle, dépendant d’un seigneur ne résidant pas dans la localité.

Seigneurie de la Baillerie et seigneurie de Bousval

La seigneurie la plus importante au Moyen Age était celle de la Baillerie, dont les propriétés s’étendaient jusqu’à la Dyle et même au-delà puisque la ferme Saint-Martin dépendait elle-même de la Baillerie et non de la seigneurie foncière de Bousval.

Seigneurie de La Baillerie : Ferme de la Baillerie en 2018 (en arrière-plan, la chapelle du Try au Chêne) vue depuis le haut de la rue Haute à Bousval
Seigneurie de Maillefer de La Baillerie – Ferme de La Baillerie (photo 2018)

Le terme « Baillerie » lui-même est significatif, car, contrairement à ce que l’on croit, le « bail » signifiait en ancien français une fortification formée de barricades et non une opération immobilière, signification apparue bien plus tard.

Seigneurie de Bousval : Château de Bousval
Seigneurie de Bousval et son château (photo avant 1920)

Un événement survenu en 1713 situe bien la dimension des rapports entre les deux seigneuries.

Le long de l’actuelle rue des Brassines, qui correspond à l’ancien lit du Thil (Dijle en néerlandais), se situait, à l’époque, une brasserie tenue par un certain Louis Potty.

Le fils de celui-ci, âgé de deux ans, tomba dans la rivière et se noya.

La Cour échevinale de Bousval le traîna alors en justice pour n’avoir pas exercé ses devoirs de surveillance de ses enfants.

La réplique juridictionnelle de Potty est des plus intéressantes, car elle relève que la rivière formait bien la limite entre les deux seigneuries : sa maison étant située du côté sud de la rivière, c’est-à-dire du côté de la Baillerie, il dénia à la Cour son droit d’intervention, relevant, disait-il, de la Cour de la Baillerie.

Gaston Braive, in Le Bousvalien – février 2012.

Du XII au XVe siècle

Vers la seconde moitié du XIIe siècle, édification de la tour de l’église de Bousval (sous-bassement en pierre de marne).

En savoir plus :

  • Guy Duwez, L’avant corps mosan de l’église de Bousval in Catalogue de l’exposition : « Trésors d’église et documents » 1989, Syndicat d’Initiative de Genappe.

Premières traces des seigneuries du village

Dès 1147, les écrits laissent la trace d’un Robert de Bosonval.

En 1180, la seigneurie de Bordeaux (actuelle ferme de La Motte) est déjà mentionnée en lien avec la dîme qu’elle devait à l’abbaye de Villers-la-Ville.

Seignerie de Bordeaux : Ferme de La Motte (vue aérienne 2011)
Seigneurie de Bordeaux – Ferme de la Motte (vue aérienne 2011)

Dès le XIIIe, Noirhat (Neerhem) a un hospice le long du chemin de Saint-Jacques de Compostelle et Laloux est un alleu du chapitre de Nivelles.

En savoir plus :

  • Gaston Braive, Le chemin de Saint-Jacques de Compostelle et l’hostellerie de Noirhat, CHARP, Le Lothier Roman, 2, 2005.

En 1413, première trace d’un seigneur de La Baillerie : Maillefer de La Baillerie.

Et finalement, les deux dernières seigneuries Pallandt (du Wez) et La Motte datent respectivement de 1453 et de 1421 avec un seigneur nommé Jean de Wez pour la première et René Del Motte, pour la seconde.

Seigneurie Pallandt du Wez : Château de Pallandt (1938)
Seigneurie Pallandt de Jean de Wez – Château de Pallandt (photo 1938)
Seigneurie La Motte : Château de la Motte
Seigneurie de René Del Motte – Château de La Motte (photo 1903)

En savoir plus :

  • La seigneurie « du Wez » abusivement qualifiée « de Pallandt » (Bousval, 12e – 18e siècle) ;
    La Drève de Bourdeau à Bousval en 1724, ornée de 393 ormes
    Braive, Gaston. – Bousval (2013). Annales historiques des régions de Genappe, Nivelles et Wavre / 2013-1