Drève des Châtaigniers
Assis sur de solides murs de soutènement encore visibles, le château de La Motte (1753-1770) fut certainement l’édifice le plus raffiné et le plus remarquable de la commune.
Il fut édifié par Pierre-Joseph de Rameau (1715-1794), juriste dans une carrière militaire. Il termina Lieutenant-colonel.
Homme entreprenant, curieux, il fut quelque peu mégalomane en construisant un château au delà de ses moyens financiers.
Suivant le roman d’Eugène Van Bemmel, « Dom Placide » rédigé en 1875 dans le style romantique de l’époque, ce moine de l’abbaye de Villers-la-Ville, né à Baisy en 1766 sous le nom de Philippe Adant, venait y donner des cours de musique à Berthe de Rameau, la nièce du seigneur de La Motte.
La tradition orale et populaire raconte que des souterrains permettaient de sortir discrètement du château.
Sans jamais avoir connu de fastueuses réceptions, le château ne cessa de se dégrader au cours du XIXe siècle.
Après la publication du roman Dom Placide, ce site devint une attraction touristique à partir de la gare de Noirhat qui dut construire un kiosque (en 1900) pour accueillir la masse des voyageurs.
Lors de la guerre 14-18, les habitants du lieu en précipitèrent la décrépitude. Le plancher, les charpentes et le somptueux mobilier en chêne sculpté furent utilisés comme bois de chauffage.
Afin de les préserver, la statue de Notre-Dame de La Motte, la pierre tombale de Pierre Rousseau ainsi que quelques boiseries qui se trouvaient dans la chapelle du château ont été transférés dans la chapelle de Noirhat.
Un porche d’entrée du château sert d’encadrement à l’actuelle porte d’entrée de la chapelle de Noirhat.
Rapidement, les ruines furent abattues et le terrain, planté d’épicéas.
Dans les années 60, le terrain fut déboisé et loti pour devenir le lotissement du bois de La Motte.
Il ne subsiste plus aujourd’hui que la porte cochère donnant accès à l’ancienne ferme du château et deux piliers de l’entrée d’où partait la majestueuse allée de châtaigniers encore visible à la drève du même nom.
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