Une Bousvalienne, Rosalie, a choisi d’apporter son témoignage au nom du sacro-saint devoir de mémoire, refusant que l’oubli entraine la répétition de l’Histoire.

Rosalie raconte sa vie dans un ouvrage destiné à rappeler les atrocités commises par le régime nazi.

En 1933, son père, Allemand « de souche », opposé dès le départ à ce nouveau régime, quitte son pays pour la Hollande, où il trouve du travail dans les transports.

Amoureux, il épouse la fille de son patron en 1937, année où il est condamné pour haute trahison.

Aidé par une organisation antifasciste et sous un nouveau nom, il arrive à Gand où il retrouve un emploi et connaît une brève période de bonheur, avec, en 1938, la naissance d’une petite fille, Helga.

En 1941, la Gestapo fait irruption dans le logement et emmène le couple, alors qu’Helga joue dans le jardin avec Jean, l’enfant des voisins. Jean, dans un réflexe de protection, pousse la petite fille de l’autre côté de la haie et c’est ainsi qu’elle est accueillie chez ses voisins qui la croient juive et lui donnent le prénom de Rosalie.

Craignant une dénonciation, ils la gardent cachée pendant presque 3 ans. Helga-Rosalie ne va donc pas à l’école et c’est Jean qui lui enseigne alphabet, lecture, écriture, mathématiques, histoire, géographie !

Au cours de cette période, elle reçoit une seule fois des nouvelles de son père : contraint aux travaux forcés sur l’île de Guernesey (île anglaise occupée par les Allemands), il participe avec d’autres prisonniers politiques à la construction d’un hôpital souterrain pour les officiers nazis.

Elle n’aura des nouvelles de sa mère qu’après la guerre : celle-ci, épouse d’un opposant allemand au nazisme, condamnée aux travaux forcés, traumatisée, malade, s’installera en Belgique.

À la Libération, son voisin demande un dédommagement pour avoir accueilli un enfant juif.

Il ne reçoit rien et il dépose alors la petite fille à l’orphelinat, la laissant dans une grande solitude.

Elle reçoit néanmoins la visite de Jean et de sa mère lors de sa communion. C’est à cette occasion que Jean lui promet « Plus tard, on se mariera ».

Son père, lui, la recherche sous son nom allemand, par l’intermédiaire de la Croix rouge et de l’Ambassade américaine à Bruxelles.

Elle a déjà 12 ans lorsqu’elle peut rejoindre son père à Wiesbaden. Par la suite, elle étudie les langues en Allemagne, en France et en Angleterre avant que Jean la retrouve pour demander sa main.

Heureuse issue pour une vie qui a connu bien des souffrances.