Un chemin à prendre …..

La N237 est (presque) l’unique voie d’accès à Bousval ; venant d’un côté ou de l’autre, on y est accueilli par un projet maraicher.

Amusante coïncidence, subtil équilibre ? Les visiteurs pourraient sans trop d’effort y discerner le message « Ici on mange bien » !

C’est bien là la volonté de nos deux maraichères.

Marie, à la ferme de la Distillerie, raconte son questionnement sur l’alimentation saine à la naissance de sa première fille. Réflexion qui a débouché sur une diversification des produits (culture des légumes) de la ferme, déjà réputée pour ses pommes de terre.

Clara, à la Clarotte sauvage, nous fait part de son souhait de se réorienter, tout en participant au mouvement de relocalisation alimentaire et de préservation de la santé et de l’environnement.

Toutes les deux expriment leur joie de travailler la terre, et le nouvel équilibre trouvé. On sent de part et d’autre aussi le plaisir procuré par le contact avec les clients.

Des points communs, il y en a d’autres, comme celui de saisir des opportunités de collaboration.

Pour Clara, l’installation sur les terres et au sein des Cocottes en Ribotte, c’était pouvoir profiter d’une complémentarité de produits et d’une clientèle existante.

Pour Marie et Jérémy, l’espace de la ferme a permis l’installation du Tartisan et de la micro- scierie La Source.

Voici dès lors, installés de chaque côté du village, deux petits microcosmes de projets qui soutiennent une autre façon de consommer.

Point commun encore, les difficultés rencontrées au quotidien. C’est que le métier est dur, énergivore et très peu rentable, bien qu’il ne soit pas abordé de la même manière dans les deux projets.

Du côté de la Clarotte, un espace plus petit a conduit pour le moment à des cultures hors saison hivernale. Mais Clara espère bien développer encore son activité.

À la ferme de la Distillerie, les terres permettent de compléter les serres par une culture plus extensive et une production de légumes disponibles même en hiver. Mais les faibles marges ne laissent pas de place à l’erreur : on ne peut se permettre la moindre perte, ce qui rend très compliquées l’estimation des quantités à produire et la définition du plan de culture. C’est que Marie et Jérémy, installés depuis 10 ans, ont aussi connu la période Covid, avec son engouement pour les produits locaux, suivie d’une défection en masse de ces nouveaux clients.

Et pour une série de raisons, l’équilibre d’« avant » n’est pas encore revenu. Marie regrette une forme de non reconnaissance des métiers agricoles. Clara voudrait voir se développer la volonté de consommer des produits sains, cultivés près de chez soi.

Qu’à cela ne tienne, discuter avec ces deux maraichères, c’est aussi mesurer leur énergie.
Malgré tout, elles envisagent l’avenir avec confiance. Clara compte bien augmenter clientèle et production ; elle aimerait trouver un partenaire pour transformer les surplus en confitures, conserves en bocaux, etc. Marie la généreuse imagine pour l’été un projet de « légumes suspendus » (par analogie avec les « cafés suspendus » https://www.rtbf.be/article/le-cafe-suspendu-8153658).

Au final, pour les soutenir l’une comme l’autre, la balle est dans notre camp, habitants de Bousval : il faudrait plus de clients certes, mais surtout des clients fidèles.

Clara vous accueille dès fin avril dans la cour des Cocottes en Ribotte le mercredi de 11 h à 19 h et le samedi de 11 h à 16 h – bientôt aussi le vendredi soir.

Marie vous accueille à la ferme de la Distillerie le vendredi de 10 h à 18 h et le samedi de 10 h à 16 h.