Dès le début de l’invasion allemande du 10 mai 1940, des citoyens courageux tentent de résister à l’envahisseur.
Quelle incroyable ressemblance avec la guerre en Ukraine aujourd’hui !
La résistance s’organise pour déstabiliser l’ennemi :
Résistance psychologique pour soutenir le moral de la population et tenter de démoraliser les troupes d’occupation : journaux clandestins, tracts et affiches.
Résistance active : suivant les instructions de Londres, destruction des oléagineux dans les campagnes ; ralentissement de la production dans les industries ; organisation du renseignement en direction de Londres, via des émetteurs clandestins.
Assistance aux illégaux : jeunes refusant le travail obligatoire en Allemagne, aviateurs sortis vivants de leur avion abattu, résistants recherchés, prisonniers évadés des mines de Campine (Russes, Polonais ou Tchèques).
Organisation de filières (traversant France, Espagne puis Portugal) pour ramener les aviateurs en Angleterre. Sabotages puis, à la libération, participation à la lutte armée.
Quelle audace et quelle conviction pour se lancer dans une telle « aventure » !
Certains le paieront de leur vie et d’autres, de souffrances atroces dans les camps de concentration.

Des Bousvaliens sont entrés en résistance, faisant partie du groupe des P.A./ Partisans Armés.
Nous inspirant du livre de Pierre Jacquet « Brabant-Wallon 1940-1944, Occupation et Résistance », Duculot, 1989, nous vous racontons leur histoire dans une brochure intitulée « La résistance à Bousval 1940-1943 : Les Partisans Armés ».
Celle-ci sera distribuée lors de la cérémonie du 11 novembre.
En voici le résumé :
La nuit du 3 au 4 avril 1943 les Allemands, conduits par l’interprète E. Kraus, organisent une rafle dans laquelle tombent quatorze Bousvaliens : C. Bouffioux, C. Didion, M. Strens, S. Dellis, J. Fievez, M. Roxy, A. Gengoux, F. Guiot, J. Hans, A. Hermand, A. Lheureux, G. Paternotte, J. B. Merlin et F. Bouffioux. Plusieurs d’entre eux sont battus, délestés d’effets personnels. Contraints d’effectuer le trajet à genoux dans un camion, ils rejoignent d’autres prisonniers à Breendonck, après un bref passage aux postes de Feldgendarmerie de Wavre et de Nivelles.
Le 21 juillet 1943, tous les partisans armés arrêtés sont amenés à Saint-Gilles. Ils sont jugés les 3, 4 et 5 août par le tribunal de l’O.F.K. 672, réuni au mess des officiers de la caserne de Laeken. Vingt-deux d’entre eux sont condamnés à mort.
Le 20 août, le général A. Von Falkenhausen rejette le recours en grâce et fixe les modes d’exécution de la peine : neuf seront fusillés au Tir national à Schaerbeek le 27 août 1943 et 12 seront pendus le jour de leur arrivée à Vught (Pays-Bas) le 7 septembre 1943. Parmi eux, on compte cinq Bousvaliens : Julien Fiévez et Gaston Paternotte, fusillés au Tir national le 27 août 1943 ; Fernand Bouffioux, Sylvain Dellis et Joseph Devos, pendus à Vught (Pays-bas) le 7 septembre 1943. Leurs noms et celui d’Omer Chabeau (mort au camp de Buchenwald début 1945) sont gravés sur le Monument aux Morts.

C. Didion, M. Strens, C. Bouffioux, F. Guiot,, A. Gengoux sont condamnés à des peines lourdes de travaux forcés dans des camps de concentration en Allemagne. Revenus très affaiblis par cette dure épreuve, certains s’éteindront rapidement après quelques années de liberté. M. Rosy et J. Hans, quant à eux, ont le bonheur d’être acquittés.
Quelques mots sur « nos » deux prisonniers politiques, dont notre brochure vous raconte l’histoire :

Maurice Strens est rentré à Bousval, il y a 80 ans, le 12 mai 1945, libéré par les Américains le 27 mars 1945 du camp de travaux forcés.
Durant la guerre, Maurice Strens a passé deux mois à Breendonck. Il n’a jamais parlé de ce triste séjour ni à sa femme ni à son fils, mais ses nombreuses cicatrices témoignaient des sévices subis.
Omer Chabeau est mort quelques jours avant la libération du camp de Buchenwald.
Quelques mois plus tard, sa veuve a reçu une lettre d’un collègue de captivité, Benoît Hardas ; lettre très émouvante où Benoît remercie Omer de la bienveillance qu’il lui a manifestée durant son séjour dans le camp de concentration (Lettre déposée dans les archives du Cercle d’histoire et d’archéologie du pays de Genappe /CHAPG).
Merci à Michel Strens, le fils de Maurice, qui se montre un inlassable passeur de mémoire pour que ces souvenirs restent vivants. Il a été aussi un des promoteurs du triangle rouge, cet insigne à porter pour réagir à la tyrannie et à la dictature. C’est l’insigne que portaient les prisonniers politiques dans les camps de concentration allemands durant la guerre.
Commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918
Chaque année, nous commémorons cet Armistice. C’est la section FNC (Fédération Nationale des Combattants) de Bousval qui organise la cérémonie en association avec la Ville de Genappe et Amnesty International.
Cette commémoration se veut « Jour de la Paix », tournée vers l’avenir ; nous vivons en paix depuis près de 80 ans, mais bien des conflits (en Ukraine, en Palestine, …) nous rappellent que cette paix doit être défendue inlassablement.
En ces temps difficiles, le devoir de mémoire est plus que jamais nécessaire pour rappeler les souffrances endurées encore aujourd’hui par des millions de personnes.
Nous vous invitons bien cordialement à donner un peu de votre temps et à participer à la cérémonie dans la mesure de vos disponibilités.
9 h 15 : dépôt de fleurs à la pelouse d’honneur du cimetière,
9 h 30 : messe à la mémoire des victimes des deux guerres,
10 h 15 : cérémonie au Monument aux Morts et dépôt de fleurs.