Cela ne vous aura pas échappé : ces dernières semaines, les agriculteurs protestent.

Et quel meilleur slogan que « On marche sur la tête » pour dénoncer les incohérences des politiques, tous niveaux confondus, qui les mènent à des situations intenables ?

Les Amis de Bousval ont toujours soutenu les agriculteurs et comprennent le désarroi dans lequel ils se trouvent.

Des modèles d’agriculture différents coexistent sur notre territoire ; en l’état actuel, tous mènent cependant à des conditions de vie et de travail qui ne cessent de se dégrader.

Pour les uns, soumis à des prix fixés sur un marché mondial, c’est la mise en concurrence avec des produits qui ne respectent pas les normes imposées en Europe qui conduit à l’asphyxie.

Pour les autres, la pression sur les terres exercée par une concurrence d’activités non nourricières – pensons selon les régions aux cultures de sapins de Noël, aux activités de loisir équestre, aux implantations de zones économiques ou de panneaux photovoltaïques – restreint particulièrement l’accès des jeunes agriculteurs.

Pour d’autres enfin, les tracasseries administratives quotidiennes et au final le spectre de l’impossible transmission conduisent à un stress permanent.

Sans compter la frustrante récupération, par la grande distribution ou l’agro-industrie, de l’image positive véhiculée par la transition entamée dans les fermes, malgré des prix non rémunérateurs.

Nous qui vivons en milieu rural, nous avons aussi la chance de côtoyer des « petits producteurs » qui n’entrent pas dans ces circuits viciés. Sont-ils pour autant mieux lotis ? Qu’en pensez-vous ?…

Car c’est vrai finalement : se nourrir n’est pas un acte banal. La manière de le faire mérite au moins la réflexion !

Changer les politiques ne serait pas à notre portée ? Rappelons-nous tout de même que 2024 est une année particulière, une année de forte communication sur des projets d’avenir pour notre société européenne, belge, wallonne et locale, ainsi qu’une belle opportunité d’interpellation. 

Et au quotidien, dès aujourd’hui, nous pouvons reprendre le chemin de nos fermes. Nous pouvons privilégier des initiatives tel le label « Prix juste producteurs ». Nous pouvons adhérer aux coopératives ou associations sur notre territoire qui proposent une alimentation de qualité, durable et équitable et qui, grâce à une offre complète, permettent d’oublier le caddie du supermarché.

Dès ce numéro, nous irons à la rencontre de ces hommes et femmes si proches dont le métier est de nous nourrir. Nous commençons dans ce numéro par la ferme de Bousval.  

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