La résilience est la capacité d’un individu à supporter psychiquement les épreuves de la vie ; c’est son aptitude à rebondir, à prendre un nouveau départ après un traumatisme.

C’est Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, qui a médiatisé chez nous le concept de résilience. Enfant juif, enfant menacé de mort parce que juif, enfant caché, il sait de quoi il parle :

« À 7 ans, j’ai été condamné à mort pour un crime que j’ignorais. Ce n’était pas une fantaisie d’enfant qui joue à imaginer le monde, c’était une bien réelle condamnation ».

Boris est l’auteur d’ouvrages qui traitent de cette question, basés sur son expérience personnelle et ses réflexions à la fois littéraires et scientifiques. Son dernier livre est paru chez Odile Jacob, « Le Laboureur et les Mangeurs de vent », sous-titré « Liberté intérieure et confortable servitude ».

Voilà comment son éditeur le présente :

« Boris Cyrulnik a échappé à la mort que lui promettait une idéologie meurtrière. Un enfant qu’on a voulu tuer et qui toute sa vie a cherché à comprendre pourquoi, pourquoi une telle idéologie a pu prospérer.  Pourquoi certains deviennent-ils des « mangeurs de vent », qui se conforment au discours ambiant, aux pensées réflexes, parfois jusqu’à l’aveuglement, au meurtre, au génocide ? Pourquoi d’autres parviennent-ils à s’en affranchir et à penser par eux-mêmes ?
Certains (…) acceptent mensonges et manipulations, plongeant dans le malheur des sociétés entières. La servitude volontaire engourdit la pensée ».

Boris fait le lien entre insécurité personnelle et ralliement à des idées sans les discuter, à des théories énoncées par des mentors, des gourous, qui « savent mieux ». Ces maîtres à penser veulent s’imposer par des raisonnements simplistes, au caractère religieux parfois, quel qu’il soit, et entraînent souvent leurs adeptes vers une radicalisation préjudiciable à la liberté de conscience.

Ce que nous vivons, même à distance, en ces temps de guerre, c’est bien un traumatisme, d’autant plus violent que nous ne y attendions pas : c’est bien la dernière chose qu’on aurait pu imaginer il y a moins de deux mois !

Nous voulons que notre association, les Amis de Bousval, soit un repère de résilience par les actions qu’elle mène, par la solidarité et le lien social qu’elle génère et promeut, par la réflexion et le dialogue qu’elle veut mener.

Catégories : Edito