La récente fête de Toussaint a vu les visiteurs fréquenter notre cimetière, le plus beau du Brabant wallon avec la vue magnifique qu’il offre sur la ferme de La Baillerie et notre chère chapelle du Try-au-Chêne. Admirons ci-dessous la photo de Marc Guisset.

On dit que les cimetières sont remplis de gens indispensables.

Ils sont en tout cas la dernière demeure de ceux qui nous ont été chers, de ceux qui ont compté pour nous, qui ont occupé une place importante dans la vie du village.

Il nous arrive régulièrement d’évoquer la forte personnalité des anciens qui nous quittent, d’entretenir ainsi leur souvenir car, comme le dit si bien Jean d’Ormesson, écrivain et philosophe français : « Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans le cœur des vivants ».

Une question m’est venue à l’esprit : quand nous évoquons ainsi les « anciens », ne nous laissons-nous pas aller à la nostalgie d’un passé partagé avec quelques-uns dans un village où les « nouveaux » sont de plus en plus nombreux, occupant les anciennes maisons ou en construisant de nouvelles ?

Quel sens cela a-t-il de rappeler la vie de personnes inconnues de la plupart de nos concitoyens ?

Ces anciens ont fait la vie du village à une époque où chacun y passait la majeure partie de son temps, de son existence, et où les relations étaient plus proches, plus fortes. Maintenant, c’est principalement à la sortie des écoles, au travers des enfants, que les relations se nouent.

Il nous parait important de rappeler la vie de ceux qui ont laissé leur empreinte dans la réalité ou dans la mémoire, empreinte qui conditionne encore la vie de tous. Anciens et nouveaux habitants ont ainsi quelque chose en commun, peuvent partager les mêmes souvenirs, comprendre les mêmes sujets de conversation dans un espace qu’ils connaissent tous : le village.                                                          

La photo ci-dessus témoigne de l’attachement d’un « ancien » à notre village.

Photo Aymen

Par celle-ci, un « nouveau », réfugié érythréen, exprime la même sensibilité face à un paysage unanimement apprécié.

Notons qu’Aymen vient de recevoir son permis de séjour, après 4 ans d’attente.

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