Remontons le temps et arrêtons-nous au XVIIe siècle.
La franche taverne de la Grande Maison est alors située en face de l’église.
Pourquoi cette appellation ?
En fait, c’est le grand nombre de pièces qui lui vaut cette désignation de grande maison.
En dehors de sa vocation d’estaminet et cabaret il s’agit du lieu de réunion de la cour échevinale (délibération des affaires administratives, enregistrement des actes et justice basse).
S’y tient également les assemblées générales de la population de même que les ventes publiques.
Le local principal où se réunissent les consommateurs est la « cuisine », sans doute la grande pièce avec l’âtre.
Jusqu’à la fin du 17ème siècle
la franche taverne de Bousval remplit aussi un rôle de brasserie (la brassine, une banalité féodale ou chaque vassaux doit venir brasser sa bière moyennant paiement d’une redevance).
Le plus ancien exploitant (censier) connu est Jacques Clément époux d’Anne Colnet. Il occupe les lieux entre 1666 et 1674 comme tavernier du seigneur de Bousval. Anne Colnet était la fille d’Augustin Colnet, mayeur de la Motte, Bourdeau et Wez.
En 1725
la Grande Maison devient la propriété d’Anne-Marie de Coxie « dame de Bousval ».
Elle vend le bien l’année suivante en même temps que la seigneurie et le château de Bousval au comte Philippe-Norbert van der Stegen.
En 1737
le comte van der Stegen cède par acte, la propriété des bâtiments à Jean Baptiste Robert. Il garde cependant la gestion et attribue encore la location de la taverne en 1738.
En 1748
l’exploitation de la Grande Maison revient à Jean Charles Demoulin; un personnage haut en couleur qui cumule les fonctions de clerc d’église et de cabaretier.
Les bâtiments et les fonctions de la Grande Maison connaissent leur déclin à la fin de l’Ancien Régime et l’arrivée des Français.
Si en 1805-1809 les ventes publiques s’organisent toujours encore chez Guillaume Demoulin (fils de Jean Charles) il n’est plus fait mention de franche taverne.
(Bibliographie : Le Lothier roman revue d’histoire publiée par le Cercle d’histoire et d’archéologie du Pays de Genappe.)